Deuxième
veine
fouaillée
14/07/2020
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J'écris des textes de fiction pour ne pas avoir à parler.
En me relisant, je vois des motifs et je sais qu'ils disent quelque chose à mon propos que je ne peux pas formuler distinctement. Si j'arrive à exécuter tous mes plans, à ma mort mes textes contiendront toutes les versions de moi qui auront existées.
Parfois, je me sens si submergée que rien ne sort, alors je me flagelle car je déteste perdre du temps. Le noeud ne se défait que quand j'arrête d'essayer, ce qui est toujours un peu désespérant. Abandonner pour mieux réussir ? Vraiment ?
Je suis impressionnée par celleux qui savent parler de leurs problèmes ouvertement. C'est qu'iels les prennent de front, alors que je suis incapable de parler de moi sans détours. Ma pudeur est un frein à mon potentiel, mais je la conquerrai, un texte à la fois.
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Écrire n'est pas un soulagement. Je pourrais vivre sans être pacifiée, mais vivre sans écrire, ce serait me décomposer très lentement, et rien de plus.
Écrire, c'est donc résister à la vie. Pourquoi devrais-je m'habituer à l'absurdité de l'existence ?
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Me suis-je bien fouaillée la veine aujourd'hui ?